Dossier: analyse florentienne du Onze Septembre (4)

Publié le par Floudud

       En effet, dès 1947, L’Inde acquiert son indépendance tout en se scindant en deux. Le Pakistan apparaît alors sur les mappemondes, donnant naissance à un nouvel état musulman. Tout aurait pu bien se passer. Ce n’était sans compter sur une revendication de l’Afghanistan. En effet, au début du XXème siècle, les Britanniques n’avaient pas pris en considération les territoires détenus par des peuples « tribaux » lors du tracé des frontières.
 Les Pachtounes, une tribu Afghane, ont commencé à réclamer une portion du nord du Pakistan. Les Etats-Unis ont alors pris le parti du Pakistan, tandis que les Soviétiques se sont sentis plus solidaires de l’Afghanistan. En 1955, ils soutiennent l’idée de la création d’un « Etat Pachtoune »[1]. La même année, un traité de coopération militaire est signé entre les deux pays.
Sans rentrer dans des détails qui seraient trop laborieux à expliquer, l’Afghanistan bascule dans le camp Communiste en 1978, après un coup d’état soutenu par Moscou. Mais rapidement, appuyé par la population très attachée à la religion, un mouvement de contestation s’élève par des islamistes : un Djihad est lancé contre le régime soviétique. En décembre 1979, Léonid Brejnev alors dirigeant de l’URSS, ordonne à l’Armée Rouge d’éradiquer les radicaux islamistes.
Cette décision met le bloc occidental dans une fureur noire. Malgré le contexte de détente entre les deux puissances, la sanction des Etats-Unis va être immédiate : embargo sur les céréales, condamnation officielle de l’invasion par les Nations Unies, boycott des Jeux Olympiques de Moscou de 1980…
En 1981, Ronald Reagan alors à la tête des Etats-Unis, lance un plan d’aide militaire et financière à ceux qui se font appeler « Moudjahidine », en d’autres termes, les « combattants de Dieu ». Conformément aux affinités datant de l’Indépendance Indienne, le Pakistan se rallie à la pensée Américaine, entraînant dans son sillage les monarchies du Golfe, et notamment l’Arabie Saoudite. Cette dernière est le pays originaire d’Oussama Ben Laden.
Malgré le nombre d’hommes déployés par l’U.R.S.S. (près de 85.000[2]), les meilleures machines de guerre, les combattants de Dieu gagnent leur combat contre le communisme. Dès 1986 et l’accession au pouvoir de Mikhaïl Gorbatchev, les troupes communistes se retirent peu à peu des 15% de territoire qu’elles contrôlaient encore. Les Islamistes, financés par les Etats-Unis et le commerce de la drogue produite dans la région, se servent de meilleures armes. Leur crédit est inépuisable, ce qui n’est pas le cas de l’ennemi Soviétique. En effet, la bataille qu’il livre contre l’Afghanistan depuis 1978 est devenue un véritable gouffre financier.
A la fin du conflit[3], les Etats-Unis, victorieux derrière leur pantin « Moudjahidine », abandonnent l’Afghanistan aux mains d’un groupe de jeunes fanatiques. Le pays deviendra rapidement l’une des dictatures religieuses les plus radicales au monde.


[1] CHAUTARD Sophie, Comprendre les conflits du Moyen Orient, Ed. Studyrama, 2006.
[2] Id. Sur ces 85.000 militaires, 15.000 ont péri dans « le Bourbier Afghan ».
[3] Id. Les accords de Genève sont signés le 14 avril 1988. L’armée Rouge quitte définitivement l’Afghanistan. Voir Annexes, carte 2
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Publié dans zoom sur le monde

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