Dénoncer une barbarie
Ecrit voila une semaine, cet article est un peu pourri, comme pas mal de trucs publiés ici ces derniers temps. Je voulais le mettre en ligne plus tôt mais nous avons eu des problèmes sur le blog. Je ne sais pas trop ce qui s'est passé mais comme ça semble reglé, continous l'aventure.
Une nouvelle rédactrice va bientôt nous rejoindre... Alea jacta est!
J’avais un projet mais l’actualité va trop vite, là. Je n’ai pas le courage de m’y mettre sérieusement. Réaliser de A à Z ce que je voulais me prendrait trop de temps. J’en ai pourtant. C’est juste la motivation qui me manque. L’ampleur de la tâche est colossale et je me rends compte ne pas avoir une quelconque légitimité pour… ça !
Dénoncer un acte, si barbare soit-il, n’est pas chose aisée.
Les évènements n’allant pas en s’arrangeant sur la Bande de Gaza, je ne peux que déplorer une telle barbarie. Faisons un bref calcul. 1000 morts en deux semaines=500 par semaine. De 1933 à 1945, on a douze ans. Si on reste à ce niveau, en 12 ans –c’est le temps que dura le régime Nazi– les Israéliens tueraient plus de 620.000 personnes. Certes, en comparaison de la Barbarie Nazie sur le peuple Juif, cela fait 10 fois moins de victimes. Mais 620.000 tout de même. Dont des enfants. Dont des innocents qui, rappelons-le, n’ont pas le droit de se déplacer, qui doivent rester cloîtrer dans un territoire minuscule, qui n’ont pas le droit de détenir un passeport. Je disais donc des innocents, au même titre que l’étaient les ancêtres des assaillants d’aujourd’hui. Combien sont déjà morts depuis 1948 et la création d’Israël, tant du côté Palestinien que du côté Israélien ?
Dénoncer un acte de pure barbarie n’est pas chose aisée.
Oui, pure barbarie. Qui d’autre que des barbares auraient pu bombarder trois écoles peuplées de civils et d’enfants le 6 janvier dernier ? Une cinquantaine de morts sur les trois établissements, gérés par l’ONU, l’institution promouvant la paix dans le monde… ou tentant de la promouvoir à une échelle internationale. Oui, pure barbarie car certes, les Hamas défend un point de vue polémique, mais la Palestine et ses habitants n’étaient-ils pas là avant ? Les Juifs ne se sont-ils pas fait foutre à la porte de leur territoire voila près de 2.000 ans ? Je vous vois arriver avec vos gros souliers. Je sais, les Juifs étaient là avant. Mais on s’en bat les steaks de leur Terre Promise, non ? On s’en bat les steaks du Sionisme et de toutes ces conneries.
Dénoncer un acte de pure barbarie n’est pas chose aisée.
Et pourtant, je trouve que, même si ce n’est pas leur rôle, les médias Français prennent parti, et clairement parti. La faute à la désinformation exigée par Tsahal. De Laurence Ferrari à David Pujadas en passant par les pontes des chaînes de (dés)informations, tous pointent du doigt ce qui se passe. Tous prennent ouvertement parti pour la fin de cette guerre jugée clairement d’illégitime. Et illégitime, elle l’est. Elle l’est tout autant que je n’ai rien le droit de dire à ce sujet, aucune crédibilité pour faire quoique ce soit. Je regrette néanmoins le traitement de l’information.
Je regrette clairement que les journalistes, car eux savent de quoi ils retournent et maîtrisent tous ces termes sur le bout des doigts, ne prennent le temps d’expliquer des termes qui, une fois qu’on les a défini, sont assimilables par tous.
Qu’est-ce que le Hamas, le Fatah ? Pourquoi la Bande de Gaza ? Pourquoi la Terre Promise ? Pourquoi ces guerres éternelles ? Telles sont les questions que ce posent la plupart des gens.
Je suis journaliste. Ma mission principale est d’informer, de décrire les faits. Je suis journaliste mais je veux sortir de ce cadre premier. Je suis journaliste, et un bon en plus, et je veux que tout le monde puisse comprendre le monde dans lequel ils évoluent. Je suis journaliste et je ne veux pas que la culture soit accessible par ceux qui ont les moyens de la comprendre.
La liberté d’expression est un droit inscrit dans la constitution. Le droit à la compréhension du monde devrait être, au même et à juste titre, inscrit dans cette même constitution.
Je vous laisserai sur le début de papier que j’avais écrit. J’en étais à la phase recherche donc y’en a dans tous les sens.
Rappels : Il est des choses qui sont, de nature, interdites. En France, comme sûrement dans beaucoup d’autres pays, le racisme, mais plus encore l’antisémitisme, sont sévèrement punis par la loi. Comme précisé dans le dispositif judiciaire Français, la population Juive est protégée par bien des moyens et notamment par cette loi de 1981 sur la liberté de la presse sanctionnant les propos publics discriminatoires.
Cette « analyse » n’est pas à but Antisémite. Elle n’engage qu’une seule personne : moi. Et si je dois en subir des conséquences, je les subirais quelles qu’elles soient. Je précise néanmoins que je ne suis pas Antisémite et encore moins raciste. Je me fous de la couleur de la peau tout comme je me fous de la religion pratiquée par mon voisin. Il est néanmoins des faits marquants, qui méritent d’être relevés et pointés du doigt.
Définitions (in Le Petit Larousse Illustré, Editions Larousse, 1992) : Juif : personne appartenant à la communauté Israélite, à la communauté Juive.
Israélite : Juif.
Israélien : personne dont le pays d’origine est Israël.
Palestinien : personne dont le pays d’origine est la Palestine.
Gaza : ville et territoire de Palestine (dit aussi Bande de Gaza). 363km². Contesté entre Israël et l’Egypte, Gaza a vécu de 1948 à 1962 sous administration égyptienne puis sous contrôle Israélien de 1967 à 2005, date de retrait de l’armée de Tsahal, conformément au plein de désengagement défini par le Premier Ministre Ariel Sharon. Pendant plusieurs décennies, 8.000 colons Israéliens ont vécu dans 21 colonies disséminées sur le territoire Palestinien. La Bande de Gaza souffre, de manière chronique, d’un manque d’eau (sources Le Petit Larousse Illustré, Editions Larousse, 1992 ; La Bande de Gaza in Le Nouvelobs.com).
Sionisme : mouvement dont le projet fut la constitution, en Palestine, d’un Etat Juif.
Islam Sunnite : principal mouvement de l’Islam (à hauteur de 90% des croyants), le Sunnisme ne reconnaît que les préceptes du prophète Mahomet, la Charia.
Islam Chiite : mouvement minoritaire parmi les musulmans, l’Islam Chiite a de très subtiles nuances de l’Islam Sunnite. Un débat sur la reconnaissance d’un Imam successeur de Mahomet a été à l’origine de ce schisme.
Terre Promise (sources : Wikipédia, Lamed.fr) : promesse écrite faite entre Abraham, Isaac et Jacob à Dieu. Les trois personnages mythiques de la cosmogonie Juive s’étaient engagé à transmettre cette Terre Promise à leur descendance. Les Chrétiens la considèrent également comme Terre Promise (ou Terre Sainte) pour l’importance que ces lieux eurent dans la vie de Jésus. Pour les Juifs, la taille de la Terre Promise décrite dans le Tanakh (l'"Ancien Testament" des Chrétiens) représente une région s'étendant de la "Grande Rivière d'Égypte" jusqu'à l'Euphrate, ce qui comprend l'État moderne d'Israël incluant la Cisjordanie, le Liban, la majeure partie de la Syrie moderne, ainsi que la péninsule du Sinaï. En fait, cela reprend la route empruntée par les Hébreux lors de l'Exode hors d'Égypte.
OLP : Organisation de la Libération de la Palestine. Mouvement indépendantiste Palestinien créée par Yasser Arafat en avril 1964. L’OLP est étroitement liée au Fatah, mouvement politique prônant la Libération de la Palestine.
Fatah : Fondé au Koweït par Yasser Arafat en 1958, le parti politique Fatah pourrait se traduire en « Mouvement de Libération de la Palestine ». Cette organisation a pour but l’établissement d’un Etat Palestinien de la Méditerranée au fleuve Jourdain, recouvrant la totalité des territoires annexés par Israël.
Hamas : Mouvement de résistance Islamiste créé en 1987. Il est le plus important mouvement Palestinien actuel. Se réclamant du Sunnisme, le Hamas est particulièrement actif depuis le décès de Yasser Arafat en 2004 et la déchéance du Fatah.
Hezbollah : Le Hezbollah est un mouvement politique chiite Libanais créée en 1982. Il possède une branche armée, plus ou moins vive. L’ONU ne considère pas ce mouvement comme un groupuscule terroriste, à l’inverse des Etats-Unis d’Amérique ou de l’Israël.
1947. Le monde est encore sous le choc de la découverte de la Barbarie Nazie. Le peuple Juif est meurtri, blessé au plus profond de son âme, de son Histoire. Histoire qui se souviendra sûrement très longtemps de cette obstination d’Adolf Hitler à exterminer les membres de cette religion à partir de 1942 (Solution Finale).
L’une des premières résolutions de la jeune Organisation des Nations Unies, prise fin novembre 1947, est la création d’un Etat Juif indépendant, en partition du territoire Palestinien jusqu’alors sous tutelle Britannique. Les Juifs ont accepté cette proposition tandis que les Arabes la rejetaient.
A ce stade, la Palestine devait être divisée en deux parties approximativement égales.
L’intention première était l’établissement « d’une union économique entre les deux Etats et des frontières ouvertes. Un peu plus de la moitié de toute la Palestine était la propriété des Arabes, un peu moins de la moitié était domaine public, les Terres de la Couronne, et environ 8% étaient possédés par des Juifs ou l’Agence Juive. Il y avait environ 600.000 Juifs en Palestine, presque tous vivant dans les secteurs alloués à l'Etat juif ou dans la zone internationale de Jérusalem, et à peu près 1,2 millions d'Arabes. La répartition de la terre par la Résolution 181 créait deux secteurs avec respectivement des majorités juive et arabe. Jérusalem et ses environs étaient internationalisés. La population juive proportionnellement importante de Jérusalem et de ses environs, soit 100.000 personnes, était géographiquement coupée du reste de l'Etat juif par une zone relativement grande, le 'Corridor" attribué à l'Etat palestinien. Le Corridor comprenait les villes arabes très peuplées de Lod et de Ramla et les villes plus petites de Qoloniyeh, d'Emmaüs, de Qastel et d'autres qui gardaient la route de Jérusalem » (source : mideastweb.org). Rapidement, il s’avéra que l’arrangement ne pourrait fonctionner. Des émeutes éclatent au lendemain de l’annonce de la Résolution puis, la Ligue Arabe décide de déclarer la Guerre aux Juifs pour les expulser définitivement de Palestine.
En 5 mois, bien que désavantageuse pour le peuple Juif à l’origine, la situation se retourne et la « Guerre d’Indépendance » est gagnée. Une guerre qui sera la première d’une longue série.
Le 14 mai 1948, un conseil communautaire provisoire, prémisse de l’Etat israélien présidé par Ben Gourion, déclare Israël indépendante en s’inspirant du mouvement Sioniste né d’un idéal de la fin du XIXème Siècle. Cet acte pousse les Britanniques, gouvernement souverain, à quitter les lieux. La Palestine est dès lors scindée en deux, entre l’Israël et la Cisjordanie. Une enclave Juive dans une partie du monde dominé par la civilisation arabo-musulmane ne pouvait que conduire à un problème géopolitique majeur.
Dès le départ, les Israéliens ne respectent pas la Résolution fixée par l’ONU et dépassent largement les frontières fixées.
Pays impliqués dans des conflits avec l’Etat Juif indépendant d’Israël :
1948 : Une armée Juive tente de se faire une place sur le territoire de la Palestine.
1948-49 : Egypte, Syrie, Transjordanie (actuelle Jordanie), Irak et Liban envahissent le nouvel Etat d’Israël au lendemain de la déclaration d’indépendance (Ligue Arabe).
1956 : Guerre du Sinaï, territoire Egyptien contre l’Egypte. Les Israéliens prennent la Péninsule du Sinaï et l’annexent à Israël pour coller à l’image décrite dans le Tanakh.
1967 : Guerre des 6-jours contre l’Egypte et la Jordanie. La situation aurait pu s’empirer du fait d’un jeu d’alliances finement mené. L’Irak, la Syrie, la Jordanie, le Liban et l’Arabie Saoudite se tenaient prêt à attaquer, soutenus par l’URSS. Israël est soutenu par les Etats-Unis d’Amérique.
1967-1970 : Guerre d’Usure contre l’Egypte pour la reconquête du Sinaï.
1973 : Guerre du Kippour contre l’Egypte et la Syrie.
1978 : Paix avec l’Egypte signée dans les accords-cadres de Camp David. En 1982, l’armée Israélienne quitte définitivement le Sinaï.
1982 : Guerre du Liban. Opération « Paix en Galilée ». Israël maintiendra des forces armées dans le Sud du Liban jusqu’en 2000, quand les dernières troupes ont été retirées par le Premier ministre Ehud Barak
1987-1991 : Première Intifada impliquant l’OLP et les forces Israéliennes.
1993 : Accords d’Oslo réglant momentanément le problème Palestinien.
1994 : Accords de paix entre l’Israël et la Jordanie.
Depuis 2000 : Seconde Intifada entre le Hamas et Israël
Juillet à Septembre 2006 : Israël envahit le sud du Liban, prétextant vouloir endiguer des menaces terroristes du Hezbollah. Des miliciens du Hezbollah auraient passé la frontière Israélo-libanaise et poursuivi un groupe de militaires Israéliens sur leur territoire. Une polémique est rapidement apparue. Certains prétendent que les militaires Israéliens auraient, en réplique à cette « poursuite », poursuivi à leur tour les membres du Hezbollah sur leur territoire. 3 soldats Israéliens sont décédés des suites de cette affaire, 2 autres capturés.
Décembre 2008/Janvier 2009 : Fin décembre, Israël lance une offensive armée en répliques aux tirs de roquette du Hamas lancés depuis la Bande de Gaza. Baptisée « Plomb durci », l’opération militaire est la plus violente sur Gaza depuis 1967.
8 Janvier 2009 : Le Hezbollah envoie des roquettes depuis le Liban. Israël ne répond pas mais se met en alerte maximale à la frontière Nord de son territoire. La Finul (force militaire déployée par l’ONU dans le sud du Liban) renforce ses effectifs.
9 Janvier 2009 : l'ONU demande un cessez-le feu qui ne sera pas respecté.
15 janvier 2009 : En visant des infrastructures de l'ONU à plusieurs reprises, Israël est accusée de violer le droit international. Israël serait cependant sur le point d'accepter un plan de paix négocié par l'Egypte. A cette date, 1.200 personnes seraient mortes (officiellement). 1 million de personnes n'ont plus accès à l'électricité tandis que 750.000 n'ont pas d'eau potable à proximité. La communauté internationale dénonce une crise humanitaire grave et qu'Israël ne respecte pas les Droits à la dignité humaine.
Evènements mondiaux en lien avec une guerre impliquant Israël. 1967/Mars 1971 : embargo pétrolier des pays Arabes pour pointer du doigt les relations entre les USA, les Pays Bas avec Israël. Les prix du baril passent de 3 à 11 US$.
On le voit –et j’en ai peut-être oublié tellement le contexte géopolitique n’est pas évident à comprendre– depuis sa création en 1948, Israël a été au centre de 14 conflits directs avec ses pays voisins.
En annexant les territoires Palestiniens sans respect de la Résolution de l’ONU de 1947, Israël s’est mis elle-même dans un bourbier sans fin. Par solidarité envers la Palestine, les pays voisins ont, dès la création d’Israël, tenté l’expulsion du peuple Juif de la Palestine. Rien n'y fait.
Soutenue dès sa création par les Etats-Unis (la Ligue Arabe recevait de l'aide de la part de l'URSS), Israël s'enfonce dans un schéma de violence, justement légitimée par les USA...
Les choses allant "trop" vite (quoique... tout est relatif!), impossible de me positionner d'avantage. Je m'arrêterai ici et vous laisserai, si jamais certains le désirent, vous exprimer.